Qu’il soit souscrit à titre individuel ou à titre collectif dans le cadre d’une adhésion par un employeur, un contrat d’assurance couvre, par nature, plusieurs risques spécifiques : décès, atteinte à l’intégrité physique, incapacité de travail, invalidité, chômage ou même maternité. Si les assurances, les mutuelles et les institutions de prévoyance sont toutes habilitées à proposer ce type de contrat, le marché de la prévoyance en France reste aujourd’hui largement dominé par les compagnies d’assurance, en particulier pour la prévoyance individuelle. En dépit d’efforts notables au cours des quinze dernières années, les mutuelles demeurent en retrait. « Le marché de l’assurance santé est capté, environ pour 2/3, par les mutuelles, tandis que le rapport est exactement inverse dans le domaine de la prévoyance, explique ainsi Stéphane Monteiro, Directeur de Marché Assurances chez Tessi. Longtemps, les mutuelles ont préféré ne pas se positionner sur ce type de risque ».

En jeu : le risque financier que constitue l’investissement d’un marché hautement concurrentiel, où les réglementations multiples rendent particulièrement difficiles de générer des bénéfices. Mais aujourd’hui, alors même que la mise en place de la RIA (Résiliation Infra Annuelle) engendre depuis 2020 une plus forte volatilité, les mutuelles doivent repenser leur modèle économique. Séduire de nouveaux assurés hors de leur giron direct devient prioritaire. Concrètement, cette ambition implique notamment de diversifier leur offre en sortant de l’approche mono-produit, d’élargir leurs canaux de distribution ou encore d’intégrer l’évolution des attentes en digitalisant les parcours adhérents : selfcare, souscription en ligne, relation instantanée via les réseaux sociaux…).

Car le marché de la prévoyance présente encore des atouts indéniables. Certes, 2019 a marqué la fin d’une période dynamique, caractérisée par une croissance dépassant les 4 % par an : la prévoyance collective, notamment, a connu une forte augmentation des arrêts de travail – un phénomène qui s’est accru avec l’arrivée du Covid – mais également l’accélération du vieillissement de la population active et le report progressif de l’âge de départ à la retraite. Reste que, si 84 % des salariés disposent d’une couverture santé, les chiffres portant sur les produits d’assurance complémentaire prévoyance sont largement inférieurs. Dès lors, le potentiel de développement est réel, en particulier sur le marché des travailleurs non-salariés (TNS) : la moitié d’entre eux n’est toujours pas couverte en prévoyance.

Les mutuelles face au défi du marché de la prévoyance

Proposition d’une offre globale aux entreprises comme aux assurés, amélioration des marges techniques, possibilité de conférer un nouvel élan à l’esprit mutualiste… De nombreuses raisons poussent les mutuelles à faire de la prévoyance un objectif stratégique de premier plan. L’étape suivante ? Se positionner sur les besoins des usagers. « Bénéficier d’indemnités journalières suite à un arrêt de travail, une invalidité, le décès d’un proche… Les attentes fondamentales restent essentiellement inchangées, souligne Stéphane Monteiro. L’enjeu tient davantage à l’amélioration de l’expérience client et donc à la fluidification des échanges ». 

Pour relever ce défi, la technologie et plus particulièrement les progiciels métiers dédiés, apparaissent pour les mutuelles comme un levier décisif. Inscrit le plus souvent dans une approche front-to-back, ceux-ci leur permettent de proposer directement une expérience client aboutie (portails, modules KYC de vérification de l’identité et de l’intégrité des clients) et des architectures ouvertes donnant la possibilité de se positionner comme des agrégateurs de services.

Pour en savoir plus : retrouvez l’interview de Patrick Brothier, Président de Aésio Mutuelle ici


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