Une procédure KYC déjà rodée
Pour cet établissement financier, l’activité banque de détail en France concentre plus de 6,7 millions de clients. « Certains d’entre eux présentent un niveau de risque élevé. C’est l’un des drivers de notre stratégie KYC », explique le responsable du programme KYC Remédiation. Pour un groupe aussi important, le KYC s’inscrit dans des enjeux multiples : « Il s’agit d’un enjeu réglementaire, de sécurité financière, mais aussi d’un enjeu business pour la fidélisation client et l’activation du cross-selling ».
Pour y répondre, la banque déploie une stratégie de masse qui concerne 80 % des clients (les moins risqués), avec un maximum d’automatisation pour une meilleure efficacité : utilisation du selfcare (banque à distance), achat de données (dans le cas des entreprises), robotisation… « En parallèle, nous recourrons à des approches ciblées pour les 20 % restants, avec une task force mobilisée pour des recherches approfondies et des sollicitations directes des clients concernés », précise le responsable.
Objectif de la remédiation : fournir sous quarante-huit heures les pièces demandées par les auditeurs
La démarche de remédiation KYC de la branche banque de détail a été initiée à l’été 2017 : « On s’est rendu compte que pour certains clients, souvent américains, il était plus complexe de fournir les pièces pour prouver que nous connaissions bien notre client », explique le responsable.
Objectif : fournir sous 48 heures, à tout auditeur interne ou externe, ces documents de façon dématérialisée. « Nous avons sollicité différents prestataires et avons retenu Tessi, qui s’est montré très réactif en mobilisant en moins d’une semaine une équipe projet », partage le responsable. Une réactivité indispensable pour relever le défi sur une première cible de 100 000 clients avant la fin de l’année 2017 !
Avec Tessi, la banque a donc choisi de découper le projet en sous-ensembles et livrables progressifs. Quelques semaines ont été nécessaires pour se mettre en ordre de marche : « Les dossiers reçus ont bénéficié d’une indexation des documents et la mise en place d’un fichier permettant d’identifier les clients. À partir de décembre, les équipes commerciales ont pu accéder à distance aux documents numérisés. Dès mi-décembre, les éléments de reporting étaient créés. »
Les premiers tests en conditions réelles ont confirmé la pertinence de la démarche et la qualité des process mis en œuvre : en mars 2018, une demande provenant de contrôleurs nord-américains a abouti en moins de deux heures !
Et après ?
Une fois le projet lancé, la seconde étape de la stratégie de remédiation KYC a été mise en place à l’été 2018.
« Après avoir collecté les informations auprès de nos clients, nous nous sommes intéressés à l’information au sein de nos agences », confirme le responsable. Cette nouvelle étape a ciblé une centaine d’agences afin d’établir une nouvelle procédure pour recueillir les dossiers papier des clients, les numériser et les utiliser plus efficacement. Les archives ont été rassemblées puis envoyées à Tessi pour être dématérialisées et traitées. « La numérisation a permis de dresser une typologie de documents, d’en faire une lecture automatique et de les indexer automatiquement », indique-t-il. En trois mois, 700 000 documents ont été récupérés, dont 80 000 documents utiles d’un point de vue KYC.
Pour le responsable du programme KYC Remédiation, « l’expérience a été probante, permettant d’en tirer des leçons de méthodologie. Elle démontre aussi l’importance cruciale de la co-construction avec le prestataire pour réussir ces expérimentations stratégiques. »